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Mon roman publié à 17 ans - Joyeux 10ème anniversaire !

Photo du rédacteur: Amélie-Adélaïde AntoineAmélie-Adélaïde Antoine

21 décembre.


Pour certains, c’est le solstice d’hiver. Pour d’autres, c’est quatre jours avant Noël.


Pour moi, c’est une des dates les plus importantes de ma vie.


C’est ce jour-là, acculée par toutes les angoisses qui me dévoraient de l’intérieur, que j’ai débuté l’histoire d’Anthéa – cette histoire-même qui me permettra, moins de deux ans plus tard, de réaliser le rêve de ma vie : être publiée.


Le 21 décembre 2009 est cette date qui a changé ma vie. Et ce roman que j’aime plus que tout au monde fête aujourd’hui ses dix ans. (Non, je ne réalise pas). Alors, j’ai eu envie de vous narrer sa naissance, vous parler de l’adolescente-écrivain de 15 ans que j’étais alors et vous replonger dans ces souvenirs sombres et idylliques à la fois qui m’ont construite, formée et donné la vie.


Sa naissance


Ç’aurait dû être un début de vacances aisé, simple, réjouissant. Les fêtes de fin d’année, la fin des examens scolaires, la liberté de deux semaines qui s’étale devant moi.


Au contraire, c’était la même rengaine qu’à chaque congé. Cette peur mordante et annihilante qui me rongeait. Je restais enfermée dans ma chambre, terrifiée. Chaque bruit suspect me faisait sursauter, craignant que les pires scénarios que je m’étais imaginés deviennent réels.


J’avais peur que mon père vienne me chercher de force alors que je ne voulais pas aller chez lui. J’avais peur qu’il ramène la police, qu’il traîne ma maman au tribunal à cause de ma lâcheté, j’avais peur que des huissiers débarquent.


Dehors, il faisait noir. C’était le jour le plus court, après tout. Dans ma chambre, mes stores sont fermés. Je ne vois pas l’extérieur mais je n’en ai pas besoin. Mon imagination m’entraîne dans des pensées insupportables, suffocantes d’angoisses. Effrayée. J’étais simplement effrayée.


Mon père nous avait déjà tout fait et je savais qu’il n’aurait aucun scrupule à recommencer. C’est difficile à résumer en quelques phrases et surtout, il est quasiment impossible de vous faire comprendre, de manière aussi condensée, la frayeur qu’il m’invoquait et la toxicité de sa présence.


Quoi qu’il en soit, au lieu de subir ce temps que j’étais forcée de passer avec lui – quand je croulais sous ses menaces et ses injures, quand j’acceptais ses remarques destructrices sans broncher de peur de ses représailles –, j’ai, pour la première fois, osé faire entendre ma voix. Non, je n’irai pas chez lui cette fois-ci. Il n’enfoncera pas plus profondément ses crocs dans mon cœur. Non, je refuse qu’il me détruise – comme il a détruit ma mère, ma sœur, les autres personnes de son entourage.


Mais malgré ce besoin vital de me protéger, la peur restait collée à mes os. Et c’est ainsi que pendant des jours, alors que j’aurais dû profiter d’activités légères et insouciantes, alors que j’aurais pu me détendre après des semaines scolaires éprouvantes, alors que j’aurais simplement pu souffler, j’étais paralysée. Enfermée. Craignant le moindre bruit, le téléphone qui sonne, le vent qui siffle dans les arbres, les voitures crissant sur le gravier, une porte qui claque. Car qui sait ce qu’il allait faire ? Quelle serait sa punition, cette fois-ci ? Je tremblais, je n’en pouvais plus. Cette peur étreignait mon cœur et je ne pouvais plus respirer.


Et c’est ce trop plein d’émotions, ce sentiment de suffocation, cette impression que je pourrai jamais me débarrasser de ses griffes psychologiques empoisonnées, qui m’a poussée à me lancer dans cette histoire.


J’étais dans ma chambre, il faisait presque noir alors qu’il était à peine 15h30, et j’ai écrit les premiers mots de l’histoire d’Anthéa. J’y ai craché toutes mes peurs, ma rancœur, cette injustice criarde de ne pas pouvoir être aussi légère que les autres adolescents de mon âge. J’y ai déversé tout mon mal-être, espérant au-delà de tout espoir qu’il cesse, que les mots s’épongent de mes angoisses et les emprisonnent à jamais dans le papier.


Moi qui avais tendance à planifier le début d’une histoire, réfléchissant des semaines à l’avance à l’intrigue et aux personnages, cette fois-là, c’est l’instinct qui a parlé.


C’est ainsi qu’est née l’une des histoires les plus importantes de ma vie.


Importante car…


A bien des niveaux, cette histoire a changé ma vie pour le meilleur. Qui aurait pu croire que ces mots auraient une telle influence sur ma vie ? Eh bien, je crois qu’au fond de mon âme, je le savais. Je n’ai jamais douté de l’importance d’Anthéa. Je sentais la magie de son histoire me parcourir et je savais qu’ensemble, nous créerions des miracles.


Pendant huit mois, j’ai écrit presque 100.000 mots, 160 pages. Je l’ai écrite à la vitesse de l’éclair sans vraiment m’en rendre compte. Il y avait quelque chose en moi qui se mouvait, qui devait éclore ou se faner, apparaître ou disparaître.


Car, oui, cette histoire m’a non seulement permis que mon rêve devienne réalité, elle m’a aussi donné le courage de me débarrasser de la peur de mon père.

Ce n’est pas un hasard si, deux mois après avoir terminé cette histoire, j’ai écrit ce texte sur mon ordinateur : « Je me sens enfin délivrée de mes chaînes. Je viens de comprendre mes démons d’enfance et je viens de les combattre. Ma peur s’est envolée. Il y a encore des restes, quelque part en moi, et ils resteront peut-être là toute ma vie, mais ça n’a rien à voir avec cette étouffante angoisse qui me minait depuis mon plus jeune âge ».


Accompagnée de cette révélation, j’ai enfin osé m’affirmer pour de vrai en face de ce père toxique. Et il l’a senti. Il a senti que son influence sur moi avait disparu. Comme par hasard, son emprise judiciaire a disparu dans les mois qui suivirent, après neuf ans de calvaire.


Alors, enfin libre, enfin libérée, j’ai pu poursuivre la vocation de mon existence. Et tout s’est enchaîné. Moins de cinq mois après que j’ai terminé ce roman, je reçois une lettre de celui qui sera mon futur éditeur. Nous travaillons ensemble sur la publication de mon livre et, neuf mois plus tard, le voilà en librairie. C’est une aventure dont je vous parlerai plus en détails dans quelques jours car cette date anniversaire arrive, elle aussi.


Elle m’a tant offert !


Donc, cette histoire m’a tout donné.

  • Des moments d’écriture intenses et passionnés, si forts en émotions et remplis de vérités cachées.

  • Des personnages qui m’ont tant appris, sur moi-même, sur mes rêves et sur cette angoisse qui me rongeait depuis toujours.

  • Le courage de m’affirmer et de ne plus avoir (trop) peur – même si les dommages restaient présents.

  • Mais aussi le courage de travailler sur les conséquences psychologiques désastreuses d’un tel comportement. Et réussir à les surpasser mieux que je ne l’aurais jamais cru.

  • Plus que tout : cette histoire m’a mené à mon rêve. Et pour ça, je serai toujours liée à elle. On a tant vécu ensemble. L’adolescente de 15 ans avait besoin de cette histoire pour se départir de ce mal-être collant et incompréhensible. La jeune femme de 25 ans que je suis aujourd’hui a encore besoin de cette histoire. Pour se remémorer cette adolescente tachée d’angoisses mais teintée de bonheurs d’écriture précieux. Pour se souvenir de la pureté de cette passion qui m’a sauvée. Et pour me rappeler, au quotidien, qu’il faut poursuivre ses rêves car, c’est vrai, ils deviennent réalité.


Joyeux anniversaire !


Alors, chère histoire de mon cœur, je nous souhaite le plus merveilleux des dixièmes anniversaires. En un sens, je ne comprends pas que tant d’années nous séparent de ton commencement. Et en même temps, cette période de ma vie semble appartenir à un rêve magique intangible que je ne rattrape que par souvenirs épars.


Joyeux 10 ans ! Et merci pour tout.

~~


Vous aussi, croyez en vos rêves et réalisez-les,


Passez un beau week-end,


Amélie-Adélaïde

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